La chapelle Saint-Taurin

La chapelle Notre-Dame du Rosaire de Saint-Taurin est plus connue sous le nom de chapelle Saint-Taurin. Bâtie au XVIIe siècle, elle faisait partie de l’ancien ensemble de la collégiale Saint-Taurin de La Ferté-Imbault et en est aujourd’hui le dernier vestige.

Chapelle Saint-Taurin

La chapelle seigneuriale Saint-Taurin de La Ferté-Imbault est accolée à l’ancienne collégiale lors de la reconstruction de cette dernière, débutée en 1626. C’est le seigneur Jacques d’Estampes qui décide d’ajouter un autel pour son usage personnel dans ce qui devient le transept sud de l’église. Preuve de son attachement au lieu, le cœur du maréchal de La Ferté est déposé dans la chapelle après son décès en 1668. Le corps de sa femme, Catherine-Blanche de Choiseul-Praslin, y repose quelques années après. La crypte installée dans le bâtiment sert aussi de sépulture pour deux autres héritiers des d’Estampes de la branche de La Ferté-Imbault.

Vers 1675, un plafond d’ornement est installé dans la chapelle : celui-ci est en bois à croisée d’ogives. La partie supérieure du retable semble dater de la même époque ainsi que les tableaux représentant une Vierge à l’Enfant et un Christ bénissant.

Après la dissolution du chapitre et la dispersion des chanoines en 1742, la tenue des messes devient plus difficile à Saint-Taurin. Elles disparaissent presque entièrement lorsque Selles-Saint-Denis obtient la souveraineté du village après la Révolution : les lieux de culte officiels se trouvent alors exclusivement dans la paroisse de Saint-Denis. Des offices sont néanmoins maintenus dans l’ancienne église et chapelle seigneuriale de 1792 à 1807 par un chapelain entretenu par Abel-Alexis-François Nonant de Pierrecourt, dernier seigneur de La Ferté. Après cette date, il faut attendre l’érection de Saint-Taurin en paroisse en 1841 pour pouvoir assister de nouveau au culte. Deux abbés se succèdent avant l’arrivée en 1843 de Jean-Léon Bommer qui sort tout juste du séminaire. Le jeune sarthois qui a déménagé avec toute sa famille devient très vite une figure emblématique de l’église, de la chapelle et du village.

Les messes hebdomadaires de l’abbé Bommer sont dites à l’église et à la chapelle pendant 20 ans. Au début des années 1860, la commune, qui vient de devenir indépendante, étudie les possibilités de restauration de la collégiale qui  est devenue dangereuse suite au manque d’entretien et qui est jugée trop excentrée du bourg. La commune évoque également la possibilité de construire une nouvelle église en face du château. Malgré la défense passionnée du curé, le second projet est adopté et la collégiale est détruite en 1868. Consolation pour le prêtre Bommer : il a pu faire sauvegarder la chapelle Saint-Taurin et lui adjoindre l’ancien porche roman de l’église. Une tombe -probablement celle d’un ancien chanoine- est déplacée pour servir de pas de porte.

Démolition de l’église moins une chapelle

Pour que la chapelle continue de recevoir des messes, son mobilier des XVII et XVIIIe siècles est enrichi d’un confessionnal et d’un baptistère tous deux en bois. 

En 1875, Notre-Dame du Rosaire de Saint-Taurin est classée Monument Historique. Le plafond en bois à croix d’ogives et lambrissé ainsi que le mobilier ecclésiastique sont classés et inscrits aux titres des M.H. au cours du XXe siècle. Le bâtiment compte plusieurs campagnes de restauration tout au long de cette période.

La chapelle est toujours utilisée pour les offices. Au début des années 1900, on y célèbre même les fêtes Saint-Taurin. Elle sert aussi pour les cours de catéchisme qui sont tenus par l’abbé Soyer, puis Segret et enfin par le curé Lexeline. Les dernières messes régulières ont lieu dans les années 1950-1960. La chapelle est toujours consacrée.

Illustrations : chapelle Saint-Taurin, collection privée; Devis des démolitions de l’Eglise moins une chapelle, archives communales de La Ferté-Imbault.