Le château de la Noue

Aitué à 6 km du bourg et de la forteresse d’Humbault, le château de « Nohâ » ou de la « Noühe » , est mentionné dès 1270.

Le premier seigneur connu est le chevalier Hugues de Fournier.  La « Noue » rend hommage dès le XIIIe siècle au baron de La Ferté-Imbault et bénéficie du droit d’enfeu (d’enterrer ses morts) dans la collégiale Saint-Taurin, où ont officié en 1380 et 1402 Foulques Fournier et Jacques-Pierre-Foulques Fournier de La Lande comme chanoine et prieur. Le château de la Noue dispose également d’autres avantages propres : droits de haute justice, dîme de Marcilly-en-Gault et petite dîme de Selles-Saint-Denis.

Il existe très peu d’informations sur la disposition du château, on sait juste qu’il est protégé par des douves qu’on traverse grâce à un pont-levis. On peut néanmoins supposer la présence de tours et d’un corps de logis pour le seigneur.

Les Fournier restent seigneurs de la Noue jusqu’en 1559, puis la propriété est occupée par Pierre du Griffon et ses descendants entre la fin du XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Tous rendent hommage au baron de La Ferté-Imbault qui s’est imposé comme le principal seigneur du sud de la Sologne. 

Les du Griffon sont probablement à l’origine d’une partie des bâtiments encore visibles aujourd’hui : la Tour carrée et les bâtiments attenants sont réalisés entre le XVII et le XVIIIe siècle. Ils sont construits à la mode de Sologne à partir d’ossature en bois et d’un hourdage de torchis.

La Noue en 2014.
La Noue en 2014.

Après la Révolution, le château de la Noue devient, à l’instar des anciennes demeures issues de la féodalité, une habitation bourgeoise. Plusieurs propriétaires, industriels et politiques, se succèdent au cours du XIXe siècle. C’est pendant cette période qu’est construite la route dite « du sous-préfet ». Une version voudrait que cette voie reliant directement le château à la ville de Romorantin aurait été construite par un sous-préfet pour rejoindre plus facilement sa maîtresse.

Le domaine et ses 240 hectares sont achetés en 1867 par René-Hyppolite Normant grand industriel drapier français, basé à Romorantin. La famille Normant ne garde la Noue que quelques années. Sont-ils tout de même à l’origine du corps de bâtiment principal daté du XIXe siècle qui vient former un angle droit avec les constructions du XVIIe ou XVIIIe siècleL’élévation de cette partie du château réalisée vers 1900 leur est attribuée. La tour ronde, généralement confondue avec la Tour de la Noue (la tour carrée) est bâtie à la même époque : elle abrite en fait l’escalier qui relie les deux niveaux.

Aujourd’hui, la Noue est toujours habitée.

Certaines informations sont issues de l’exposition « Regards sur La Ferté » : voir les sources.