L’église Saint-Taurin

L’église Saint-Taurin

uand en 1860, La Ferté-Imbault obtient son indépendance d’avec Selles-Saint-Denis, elle s’intéresse aux édifices publics et se voit contrainte de réaliser des travaux dans la collégiale Saint-Taurin, dégradée et dangereuse. La restauration étant coûteuse, on propose rapidement de construire une nouvelle église, projet jugé plus abordable par la municipalité.

Les partisans d’une nouvelle église ont des arguments de poids pour faire pencher les Fertois et l’administration en faveur de la création d’un nouveau lieu de culte : celui-ci serait installé à l’entrée du bourg sur la route de Salbris et non plus sur l’île Saint-Taurin trop excentrée pour de nombreux habitants; sa position éloignée de la Sauldre supprimerait la menace des inondations qui touchent la vieille collégiale; il serait évidemment plus sûr et ancrerait ainsi le village dans la modernité. Dernier point enfin, même s’il n’est pas évoqué officiellement : le lieu choisi pour la construction se trouve en face du château sur l’ancien champ de foire, dont une partie est revendiquée par le châtelain Robert Kirby, anglais et prêtre protestant. 

Après de nombreuses tractations avec les administrations du département et malgré les vives protestations de l’abbé Jean-Léon Bommer, le curé de la paroisse depuis 1843, c’est ce projet de nouvelle construction qui est décidé. La réalisation des plans est confiée à l’architecte Gustave Poupard de Romorantin qui avait déjà travaillé sur les projets de restauration de l’ancienne collégiale. Les travaux pèsent lourdement sur le budget de la commune, aussi, pour limiter les dépenses on réutilise une partie des matériaux de la vieille église. Le reste de la maçonnerie, de la charpente et de la toiture est vendu aux enchères publiques et les revenus engendrés directement réinvestis.

L'église Saint-Taurin
L’église Saint-Taurin au début du XXe siècle

En 1869, l’église est terminée, les finances réduites de la commune ont empêché la municipalité de construire le transept prévu à l’origine. Le bâtiment de style néogothique est meublé grâce aux dons des habitants. Les stalles et un tabernacle doré de l’ancienne collégiale enrichissent l’intérieur. Parmi les tableaux installés dans la nef, on trouve également une œuvre de Ferdinand Rouzé. Cet artiste de Selles-Saint-Denis se fera connaître quelques années plus tard en peignant à la cour du roi d’Espagne.

Le bâtiment évolue très peu au cours du XXe siècle : outre quelques restaurations, on peut noter la destruction d’un petit débarras à l’endroit où devait se trouver un des bras du transept.

Illustration : église Saint-Taurin, collection privée

A propos des sources