riginaire de Belesme dans le Perche, Humbault* le Tortu ou le Tort est mentionné seigneur de Vierzon à la fin du Xe siècle.
Vers 980, il est mandaté par Thibault le Tricheur, comte de Blois, pour construire une forteresse au sud de la Sologne. La région est en effet située aux limites méridionales du comté blésois et se trouve proche du duché ennemi d’Anjou.
Pour implanter le fort, Humbault choisit une éminence facilement défendable grâce aux méandres de la rivière Sauldre, à quelques lieues de la petite paroisse de Selles-Saint-Denis. La place forte qu’il fait bâtir n’est probablement pas un château mais plus vraisemblablement une motte castrale : un donjon entouré de douves, relié par une passerelle (ou un pont) à plusieurs bâtiments qui abritent un grenier et un casernement.
Aucune date n’est connue pour la fin des travaux d’aménagement de la forteresse. Humbault ne semble pas l’avoir administrée lui-même mais aurait plutôt laissé la gestion à ses fils : d’abord à Humbault le Riche puis, quand ce dernier s’est fait religieux, au cadet Geoffroy ou Godefroy.
Le fort d’Humbault, appelé Firmitate Humbaudi, Feritate Hymbaldi ou encore Firmitas Humbaudi, donne son nom au village qui n’existe pas encore : La Ferté-Imbault.
L’installation d’un bourg est rapide et on peut penser que celle-ci est contemporaine de la construction de la collégiale Saint-Taurin autorisée par Humbault et Geoffroy à la fin du Xe siècle ou au tout début du XIe siècle.
Par la suite, la maison de Vierzon continue d’administrer La Ferté qui devient le centre d’une seigneurie assez importante et qui protège une petite ville à l’industrie florissante. Les seigneurs les plus connus sont Hervé Ier et son fils Guillaume.
Hervé, considéré à tort comme fondateur de la collégiale semble être à l’origine d’une refondation en 1164 du chapitre de La Ferté-Imbault alors en déclin. Guillaume, lui, se fait connaître en octroyant aux chanoines de Saint-Taurin le droit de tenir des foires annuelles.
La Ferté-Imbault reste l’apanage des seigneurs de Vierzon jusqu’à la fin du XIIIe siècle, moment où Jeanne de Vierzon, dernière héritière d’Humbault le Tortu, l’apporte en héritage à son époux Godefroy d’Aerschot, duc de Brabant. La seigneurie est presque à son apogée : elle compte près de 300 vassaux (vavasseurs, chevaliers, seigneurs, etc.) et sa zone d’influence s’étend d’est en ouest de Brinon-sur-Sauldre à Loreux et du nord au sud de Pierrefitte-sur-Sauldre à la Rère près de Theillay.
*L’orthographe des noms n’était pas fixée, aussi on peut trouver plusieurs variantes dont Humbolt, Humbaud et en latin Uncbaldi.
Illustration :
Certaines informations sont issues de l’exposition « Regards sur La Ferté » : voir les sources.