Remède (miracle ?) à La Ferté

Confinés à cause de l’épidémie de Coronavirus, Les Lanturelus vous proposent la découverte d’une brochure oubliée, publiée par un châtelain anglais et présentant un remède (prétendument) miracle contre les inflammations !

Lorsqu’il achète le château de la Ferté-Imbault en 1824, William Lée applique sur ses terres fertoises les dernières innovations en matière d’agronomie (ce qui lui vaudra une réputation « d’agitateur »).

Quelques années plus tard, celui que l’on surnomme « l’Anglais » se pique de connaissances plus élargies en publiant en 1840 un opuscule « médical » dans lequel il tente de convaincre des effets salutaires de l’eau-de-vie et du sel.

Petit extrait :

Il y a plusieurs maladies que je n’ai pas eu occasion de traiter , et contre lesquelles je pense que ce remède serait d’une incontestable utilité. Par exemple dans toutes les maladies nerveuses, qui souvent se changent en folie, je suis persuadé qu’en se lavant la tête avec cette préparation, et en en buvant plusieurs fois mélangée dans de l’eau, la maladie s’arrêterait ; que même, dans le cas où la folie serait depuis longtemps constatée, il soulagerait assurément le patient, si toutefois il ne pouvait effectuer une parfaite guérison. Je ne doute pas qu’il ne put neutraliser l’effet de la morsure d’un chien enragé en l’appliquant aussitôt et en lavant la blessure plusieurs fois. Il existe plusieurs maladies auxquelles notre pays n’est point sujet, telle que la peste de Turquie, la fièvre noire des Indes Occidentales, le choléra Asiatique, et les morsures de serpents dans les régions tropicales. Je pense que dans toutes ces occasions, lorsque le poison aura été extrait par moyen de la pompe, il serait fort utile de donner au patient quelques cuillerées du remède avec de l’eau chaude.

J’ai souvent été surpris, dans le voisinage de ma résidence, de voir des personnes, dont la complexion pâle annonçait une mauvaise santé, devenir robustes et colorées après avoir fait usage de ce remède de la manière que j’ai indiquée. J’engage, en conséquence, ceux qui désirent avoir une belle complexions et jouir d’une bonne santé d’en faire usage…

Ayant grand désir que la connaissance de ce remède et de ses effets pût pénétrer dans les régions où les maladies inflammatoires sont connues, et, afin que les précieux avantages qui résultent de ma découverte fussent connus, j’ai répandu cette brochure, et j’en ai même adressé à des personnes qui résident en Orient, dans l’empire ottoman et en Égypte. Je prie ces personnes de vouloir bien propager cette découverte dans ces contrées, ne doutant pas qu’elle guérit la peste et les maladies inflammatoires, si le remède est mis en usage à l’instant où ces maladies se déclarent, ou dans les premières périodes. Ne l’ayant jamais appliqué à la peste, je ne puis indiquer la méthode à suivre pour cette maladie, mais je pense que la meilleure est de commencer par s’en laver la tête, et, si la gorge est douloureuse, de se gargariser le gosier et se laver la bouche ; de s’en remplir les oreilles l’une après l’autre, en laissant demeurer le remède pendant quinze à vingt minutes dans chaque oreille. Le malade doit boire deux cuillerées dissoutes dans le l’eau chaude, de trois en trois heures, et même plus souvent, selon l’intensité de la maladie ; les parties décolorées ou enflammées doivent en même temps en être fomentées avec le remède

Il est peu probable que Georges Bouilly, éminent chirurgien et futur propriétaire du château au début du XXème siècle ait jamais fait l’apologie des remèdes de son prédécesseur…

Si ce texte cette petite brochure d’une cinquantaine de pages vous intéresse vous pouvez la trouver sur Gallica.

 

NB : Compte tenu de la crise sanitaire actuelle, il est évident que le « remède » ci-dessus ne constitue en aucune manière une alternative aux consignes délivrées par le ministère de la Santé !

#RestezChezVous

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