L’Histoire au pied des murs à La Ferté

À la Ferté-Imbault, on ne fait pas les choses à moitié… Nous avons deux châteaux entourés de murailles ? Eh bien nous voilà avec deux murs de châteaux partiellement effondrés !

Comme vous pouvez le voir sur les photographies d’illustration, les enceintes du château de La Place  et de celui du Maréchal d’Étampes se sont en partie écroulées. Outre les dégâts impressionnants, l’intervalle entre les deux destructions est lui aussi notable : les deux pans de murs sont tombés en l’espace de seulement quelques jours.

mur brisé de La Ferté Imbault
Le mur du château de La Ferté-Imbault. Plusieurs portions du mur sur la route de Salbris s’étaient déjà effondrées auparavant.
Des constructions fragiles

Point de complot ou de « manigances » (comme on dit en patois) dans ce double événement tragique pour le patrimoine fertois. Le responsable de ces démolitions semble être… Le gel ! En effet, les très basses températures des jours derniers peuvent faire bouger les terrains et même abîmer directement les structures. Les murs de La Place et de La Ferté étant déjà anciens et plus ou moins dégradés, les éboulements sont une conséquence relativement normale des vagues de froid.

Rappelons également que la brique et la briquette qui font le charme de la Sologne  restent des matériaux fragiles car elles nécessitent un entretien des plus attentifs. Dès qu’un joint n’est plus plus parfait, l’argile cuite se retrouve exposée aux éléments et a tendance à s’effriter. Si on ne fait rien, ce sont les briques mitoyennes puis finalement tout le mur qui se retrouvent comme rongés… Et qui deviennent encore plus sujets aux aléas météorologiques.

Le mur du Chateau et Domaine de la Place

Une Histoire en péril

Quoiqu’il en soit, ces pans de murs tombés ne sont pas que des catastrophes cosmétiques qui vont modifier les paysages aux entrées nord et est du village : ce sont de véritables pans d’Histoire liés aux « grands » et « petits » personnages de La Ferté-Imbault. L’enceinte du château de La Ferté-Imbault évoque ainsi le renouveau de la seigneurie fertoise à l’époque de Jacques d’Estampes. La muraille de La Place raconte aussi bien les Anglais que les personnes qui ont travaillé dans l’ancien moulin, la ferme ou la briqueterie de ce domaine.

Consciente de cet héritage, notre Association suivra autant que possible les travaux de déblaiement de ces murs et espère que les propriétaires privés des deux châteaux fertois engageront des restaurations de ces monuments. Nous sommes déjà en train de perdre les anciennes Vannes et leur histoire, il serait triste de se priver d’autres témoins du passé de notre village.

3 réflexions sur « L’Histoire au pied des murs à La Ferté »

  1. Bonjour,
    Un autre patrimoine local est en train de disparaître: la ferme de la Morillère (Morillière?), près du château de l’Écluse, ferme magnifique qui est en train de s’effondrer sans que ses propriétaires semblent vouloir intervenir.
    Existe-t-il des photos anciennes de cette ferme? Envisagez-vous d’écrire un article sur son histoire?
    Merci d’avance pour votre réponse, et félicitations pour votre travail!

    1. Malheureusement, nous n’avons pas de documents photographiques anciens.
      Nous avons peu d’informations sur la Morillère (droit lignagier 1777, carte d’état-major 1820) ou la Morillière (cartes de Cassini, recensement 1861).
      On retrouve quelques pièces de procédure dans le fonds du château de La Ferté Imbault aux Archives départementales de Loir-et-Cher « se rapportant à l’action en retrait lignagier » entre le Marquis de Pierrecourt, châtelain, et un M.Pommeret, pour les années 1777-1779 ; et grâce au recensement quelques informations sur les familles qui ont exploité la ferme pendant la seconde moitié du 19ème siècle et le tout début du 20ème siècle.
      (Les archives municipales, la matrice cadastrale du village devraient pouvoir apporter quelques renseignements. A découvrir peut-être quand les restrictions sanitaires le permettront !)

      La fin du 19ème siècle, avec l’avènement de grands propriétaires terriens plus préoccupés de cynégétique que d’exploitation agricole peu rentable a précipité le déclin de ces beaux bâtiments, qui ne servent pour beaucoup aujourd’hui que de rendez-vous de chasse. Pas seulement en Sologne, mais dans d’autres régions françaises.
      Des chasseurs d’images et de beaux patrimoines contribuent aujourd’hui, par leurs photos, à préserver la mémoire de ces constructions. Partageons-la !

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